Aider un ami ou un être cher qui souffre de dépression peut s'avérer difficile. Les symptômes de cette pathologie mentale peuvent être suffisamment graves pour entraver les activités quotidiennes comme aller à l'école ou se rendre au travail tous les jours. Vous pouvez également être impacté par ces symptômes s’il s’agit de l’un de vos proches. Alors que pouvez-vous faire pour l’aider ?
Si quelqu'un dans votre vie souffre de dépression, qu’elle ait été diagnostiquée ou non, les quelques solutions que je vous propose peuvent vous être utiles.
1. Comprendre la pathologie
L'étape la plus importante pour aider un proche souffrant de dépression est de comprendre les symptômes de sa maladie. Pour cela je vous renvoie vers un autre article ICI où je décris la dépression.
Comprendre ce dont souffre votre proche est important parce qu’il existe de nombreuses fausses croyances au sujet des troubles mentaux qui peuvent vous amener à prendre des décisions ou mener des actions qui feront plus de mal que de bien. Je voudrais donc m’assurer que ce n’est pas le cas.
Tout d’abord, la maladie mentale n’est pas un signe de faiblesse. Deuxièmement, son traitement ne dépend pas seulement de la volonté de la personne qui en souffre et enfin souffrir d’un trouble mental ne veut pas dire qu’on est anormal.
La dépression survient pour plusieurs raisons et rarement à cause d’un seul facteur, il ne sert donc absolument à rien de blâmer les personnes qui en souffrent. Ce genre d’attitude peut aggraver l’état psychologique de votre proche. Ce n’est pas de sa faute s’il va mal. Alors renseignez-vous autant que vous le pourrez sur cette maladie.
2. Offrir une écoute empathique et compatissante
Mon deuxième conseil est d’offrir votre écoute à votre proche, mais pas n’importe quelle écoute. Je parle d’une écoute compatissante et compréhensive qui doit être dénuée de tout jugement ou critique.
Il est tout à fait normal que vous soyez inquiet pour votre proche. Vous pensez certainement bien faire en lui dictant ce qu’il devrait faire ou ne pas faire mais ce n’est pas à vous de guérir sa dépression. Soyez présent, écoutez ce qu’il a à dire !
Vous pouvez utiliser des phrases, comme :
« Je suis là pour toi », « tu n’es pas seul dans cette affaire, je suis là pour t’aider »,
« Je ne comprends peut être pas exactement ce que tu ressens en ce moment, mais je veux être présent »,
« N’hésite pas à me dire si je peux faire quelque chose pour toi »
Et puis il y a les phrases à éviter, comme :
« Ce n’est qu’une phase ça passera », « tout le monde se sent comme ça parfois », « reprends-toi en main », « crois-moi, plus tu y réfléchis plus tu te sentiras mal », « pense à toutes les belles choses de ta vie ».
Parfois si vous ne trouvez rien à dire alors ne dites rien, ce n’est pas grave, c’est votre présence qui compte et rien que le fait que votre proche sache que vous êtes là pour lui peut lui être d’un grand soutien.
3. Prêter attention aux signaux d’automutilation ou des pensées ou tentatives de suicide
Mon troisième conseil est de prendre au sérieux tous les signaux d’alarme et d’agir rapidement. Toute indication que quelqu'un pense sérieusement à se blesser ou à se suicider doit attirer votre attention. Certains signes peuvent être évidents (l'achat d'une arme à feu ou la rédaction d'une lettre de suicide), d’autrefois ils sont plus subtils (le fait de ne plus parler de l'avenir ou de ne plus prendre soin de soi).
Je vous conseille également, si vous avez le moindre doute, de poser clairement la question à votre proche : « est-ce que tu comptes te suicider ? »
On pense souvent que la personne qui a ce genre d’idées en tête va tenter de le cacher mais je vous assure que si vous posez clairement la question, il y a de très fortes chances que votre proche vous réponde avec sincérité, il n’essayera pas de le nier.
Bien évidemment, il ne faut pas hésiter à l’encourager à aller consulter chez son professionnel de santé s’il a déjà un suivi. Vous pouvez également l’accompagner aux urgences, appeler les secours ou encore contacter des organismes et des associations qui proposent des conseils et une écoute pour ce genre de situations (je vous joins, en bas de cet article, toutes les coordonnées utiles à connaitre)
4. Continuer à soutenir votre proche aussi longtemps que possible
Mon dernier conseil est de continuer, aussi longtemps que vous le pourrez, à rester disponible pour votre proche.
La triste vérité est que soutenir une personne dépressive peut être frustrant surtout si vous ne constatez aucun changement. Il est aussi possible que face à vos tentatives d’aide votre proche résiste, s’enferme et vous rejette. Néanmoins, il est important que vous restiez en contact et que vous fournissiez un soutien aussi longtemps que possible, sans pour autant nuire à votre propre santé mentale.
Continuez à l’appeler, à lui envoyer des messages et à l’inviter même si vous avez l’impression que cela ne change rien du tout. Continuez à lui dire que vous vous souciez de lui ou d’elle et que vous êtes là pour eux même si vous avez l’impression que vos efforts ne sont pas appréciés.
N'hésitez pas à laisser vos commentaires en bas de cet article, je prends toujours beaucoup de plaisir à vous lire à vous répondre !
Amitiés,
Amel
En cas de pensées ou tentatives de suicide contactez les urgences au 15 ou au 112 ou référez-vous aux coordonnées ci-dessous:
Suicide écoute: Accueil et écoute des personnes confrontées au suicide, 24h/24, 7j/7 ___ 01 45 39 40 00 (prix d’un appel local)
http://www.suicide-ecoute.fr/Écoute-famille: 01 42 63 03 03 (prix d’un appel local) : cette ligne d’écoute créée par l’Unafam est destiné aux familles ayant un proche en souffrance psychique. Des psychologues conseillent et orientent les familles.
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