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Comment être en relation avec une personne borderline ?

Dernière mise à jour : 28 mai 2020


Le trouble de la personnalité borderline incarne un paradoxe : les personnes qui souffrent de ce trouble aspirent à la proximité, à l’amour et à l’attachement mais leurs tentatives de combler le vide à l'intérieur d’eux finit par chasser leurs proches. La stabilité d'un partenaire, du parent ou d’un ami peut briser la boucle autodestructrice dans laquelle le borderline est pris.


Quand les personnes atteintes du TPB s’attachent à quelqu’un, ils idéalisent leurs partenaires et amis et construisent des relations obsessionnelles. Quand ces êtres chers les déçoivent, l’insécurité qui les habite s’amplifie, ils sont envahis par une peur extrême de l’abandon les conduisant à l'anxiété, à la rage ou à la paranoïa. Si vous souhaitez prendre connaissance du descriptif du trouble de la personnalité borderline cliquez ICI.


Alors comment faire pour avoir une relation la plus saine possible quand la personne atteinte du TPB est quelqu’un que vous aimez ?


Il est inutile de dire que si vous connaissez quelqu’un qui est atteint de ce trouble, la vie peut être rempli de crises et de conflits. Vous avez peut-être l'impression d'être pris en otage, vous craignez que cette personne ne se blesse et vous ne savez peu-être plus comment agir pour la protéger et vous protéger vous aussi !


Pour composer avec ce trouble, je dirais que le principal conseil est qu’il faut être capable de désamorcer les crises et favoriser l'autonomie de cette personne. Cela peut être fait si vous :


1. Favorisez un environnement de vie calme et détendu


Un environnement familial calme atténue les crises du borderline. Cela signifie… respirer profondément et faire face aux crises avec calme et ne pas aller sur le même terrain d’instabilité émotionnelle que celui de la personne borderline.


2. Ne discutez pas de questions importantes lorsque votre proche est en situation de crise


La personne borderline est émotionnellement réactive au moment de la crise, il ne sert donc à rien de mettre sur le tapis des questions importantes que vous devez aborder avec elle. Cela ne veut pas dire non plus que vous devez éviter de discuter avec elle de sujets importants. Bien au contraire, c’est important de l’impliquer pour qu’elle se sente valorisée, c’est aussi une façon de lui montrer que vous tenez à elle mais il est préférable que vous attendiez que la crise soit passée.


3. Ne centrez pas toutes vos discussions sur le trouble


Cela risque de la stigmatiser et lui donner l’impression qu’elle est le vilain petit canard de la famille. Moins elle aura l'impression que sa maladie mentale est sous les feux du projecteur, plus elle aura l'occasion d'explorer d'autres aspects d'elle-même. Trouvez d’autres centres d’intérêt ou tout simplement engagez des discussions qui ne tournent pas autour du trouble. Il ne faudrait pas que cette pathologie devienne votre seul lien avec la personne que vous aimez.


4. Apprenez à communiquer autrement avec la personne souffrant d’un TPB


Lorsque la personne borderline est émotionnellement réactive, elle peut se mettre en colère vous accuser, vous agresser, vous rendre coupable de plein de choses. La réaction à laquelle on pense face à ce genre d’attitude est de se défendre ou d’égaler le niveau de réactivité émotionnelle.


Je sais que cela demande beaucoup d’efforts et même un apprentissage mais il faut que vous vous rappeliez qu’une personne borderline, au moment ou elle est émotionnellement très réactive, il lui est difficile d’avoir un autre point de vue que le tien. Il lui est difficile d’évaluer autrement la situation. Elle est piégée dans un tourbillon émotionnel et votre rôle, si vous y consentez, est de l’en extraire.


Dans ce genre de situation, prenez le temps d’écouter la personne sans souligner ce qui ne va pas dans ce qu’elle dit. Reconnaissez ce qu’elle dit, faites-lui savoir que vous l’avez entendu. Si elle a effectivement l’impression d’être entendue, alors la crise est moins susceptible de s'aggraver.


Ce qui est peut être aussi très bénéfique dans votre communication, c’est de refléter et de résumer ce que la personne vous dit même si vous n’êtes pas d’accord. Par refléter je veux dire lui renvoyer son propre discours pour, une fois de plus, lui faire savoir qu’elle est écoutée et aussi lui faire prendre conscience des propos qu’elle tient.

Par exemple si votre fille vous dit : « ça se voit que tu aimes ma sœur plus que moi ».
Au lieu de lui répondre « mais non tu racontes n’importe quoi, c’est pas vrai ce que tu dis », vous pourriez lui répondre: « j’entends que tu as l’impression que je ne t’aime pas autant que ta sœur ».

Par cette façon de communiquer, vous ne rejetez pas ce qu’elle dit même si vous n’êtes pas d’accord et vous favorisez ainsi une communication plus saine.


Maintenant, que faire si vous ne vous sentez pas du tout capable de gérer une personne ou vivre avec une personne borderline ? Et c’est tout à fait compréhensible !


N’assumez pas à vous tout seule cette responsabilité !

Il est essentiel de ne pas oublier de prendre soin de vous-même, faute de quoi vous ne serez pas disponible pour votre proche. Allez chercher du soutien chez des professionnels, des associations, renseignez-vous aussi sur ce trouble et réfléchissez à comment les autres membres de votre famille et proches pourraient soutenir la personne atteinte du TPB.


N'hésitez pas à laisser vos commentaires en vas de cet article, je prends toujours beaucoup de plaisir à vous lire à vous répondre !



 

Ressources

Traitement du trouble de la personnalité borderline de Firouzeh Mehran, 2011

Borderline, états limites de Samuel Pfeife, 2010

Les borderlines de Bernard Granger et Daria Karaklic, 014

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