Lorsqu'on évoque l’intelligence, on pense généralement au QI (quotient intellectuel) mais on parle très rarement de l’intelligence émotionnelle et pourtant elle a autant d’importance que le QI.
Comment définir l’intelligence émotionnelle ?
L'intelligence émotionnelle est (1) la capacité à observer et prendre conscience de ses propres émotions et celles des autres. C’est aussi (2) la capacité à distinguer les émotions les unes des autres, bien que parfois cela peut être très compliqué notamment quand les émotions sont complexes et elles le sont souvent, mais plus l’intelligence émotionnelle est développée meilleure est notre capacité à distinguer et étiqueter correctement nos émotions. Enfin, l’intelligence émotionnelle implique (3) la capacité d’utiliser les informations émotionnelles pour guider notre pensée, comportement et ceux des autres.
Voici un exemple très simple pour mieux comprendre ce qu’implique l’intelligence émotionnelle.
Imaginons que l’une de vos relations vous fait souffrir. Quand vous êtes en interaction avec cette personne vous ressentez différentes émotions. “Dire” uniquement que vous en souffrez, sans prendre réellement conscience des différentes émotions que vous ressentez et sans prendre la peine de les étiqueter et les utiliser pour vous guider dans vos comportements ne suffit pas pour dire que vous utilisez votre intelligence émotionnelle.
Vous utilisez votre intelligence émotionnelle quand : vous explicitez ce que vous ressentez. Vous prenez conscience que vous ressentez un certain nombre d’émotions. Vous arrivez à les distinguer les unes des autres, et enfin vous saisissez ou vous comprenez les informations que ces émotions vous transmettent. Autrement dit, vous mettez en lien la situation que vous vivez avec les émotions que vous ressentez et vous vous appuyez sur ces informations pour vous guider dans votre réflexion et votre comportement.
Les émotions sont votre boussole sur laquelle vous pouvez vous appuyer pour savoir vers où vous souhaitez vous diriger.
L’intelligence émotionnelle permet de déchiffrer la boussole. C’est à dire, observer, prendre conscience, étiqueter les émotions que vous ressentez et agir en conséquence.
L’intelligence émotionnelle peut être difficile à développer parce qu’elle se heurte à beaucoup de résistance.
Les obstacles au développement et à l’utilisation de l’intelligence émotionnelle
Un des principaux obstacles de l’intelligence émotionnelle est la nature même des émotions. Nous ressentons des émotions qu’on qualifie d’agréables et d’autres de désagréables, telle que la tristesse, la colère, la honte, la culpabilité...etc. Souvent, la solution la plus facile, celle qu’on nous a inculquée à travers notre éducation, est l’évitement qui se traduit par différents comportements dont la distraction ou encore les distorsions cognitives.
Quand vous roulez sur la route et vous croisez un obstacle, il vous suffit, généralement, de donner un coup de volant pour l’éviter. Cependant, il en est complètement autrement avec les émotions. Imaginez les émotions comme des taches d'encre indélébiles qui marquent votre peau. Vous pouvez être le champion des coups de volant pour autant votre super aptitude à l’évitement ne fait pas disparaître les émotions. Les émotions vous accompagnent absolument partout, même dans vos rêves.
Dans la société actuelle, on fournit beaucoup d'effort et d’énergie à faire travailler nos mécanismes de défense et à construire des distorsions cognitives et on ne se préoccupe presque pas de l’intelligence émotionnelle.
On peut passer pas mal de temps, parfois une vie entière, coincé dans des situations qui provoquent beaucoup de souffrance parce qu’on a un handicap qui touche l’intelligence émotionnelle, qui est absente ou pas pas assez développée pour décrypter ce qu’on ressent afin de saisir des informations capitales qui ont pour objectif de nous aider dans nos actions.
Et c’est d’ailleurs pour cette raison que la plupart des thérapies se focalisent sur le travail des émotions.
Un autre obstacle au développement de l’intelligence émotionnelle est tout simplement le fait qu’on n’en parle pas assez.
L’intelligence émotionnelle est un sujet d’étude assez récent qui n’a pas une longue histoire et qui n’a pas autant de poids que l’intelligence cognitive.
On fournit beaucoup d’effort pour que nos enfants soient très intelligents afin qu’ils réussissent leurs études pour qu'ils aient une bonne place dans la société et un avenir professionnel radieux mais que faisons-nous pour qu’ils deviennent des adultes heureux ?
Mais nous aurions tort de dissocier l’intelligence intellectuelle de l'émotionnelle. Des recherches, notamment celles menées par Daniel Goleman, ont montré que renforcer l’intelligence émotionnelle améliore les capacités d'apprentissage des enfants, les aident à la réussite scolaire en réduisant ou en éliminant certains problèmes de comportement qui nuisent aux apprentissages.
Daniel Goleman, qui a écrit beaucoup d’ouvrages sur le sujet et qui défend la réalité de l'intelligence émotionnelle, affirme que cette dernière est aussi importante que l’intelligence intellectuelle.
D’ailleurs selon cet auteur, l’intelligence émotionnelle a 5 composantes importantes.
Les composantes de l’intelligence émotionnelle
1. La conscience de soi
C’est la capacité à reconnaître et à comprendre ses propres émotions. Il s'agit de la pierre angulaire de l’intelligence émotionnelle sur laquelle viennent se greffer les autres composantes.
2. L’autorégulation
Pour avoir un QE (quotient émotionnel) élevé, nous devons non seulement être capables de reconnaître nos propres émotions, mais aussi de les exprimer, les réguler et les gérer de manière appropriée.
3. La motivation intrinsèque
Il y a deux types de motivation. Elle peut être soit extrinsèque, autrement dit, c’est quelque chose de l'extérieur qui nous motive pour obtenir ou réaliser quelque chose, par exemple l'obtention d’un cadeau ou le respect de quelqu’un.
Et il y a la motivation intrinsèque. Autrement dit, on s’appuie sur des raisons internes et personnelles pour obtenir ou réaliser quelques chose. On ne prend pas en compte ce que l’extérieur peut nous offrir mais plutôt ce qui nous satisfait personnellement, intérieurement.
Selon Goleman, plus une personne base ses objectifs sur des motivations intrinsèques plus son quotient émotionnelle est élevée.
4. L’empathie
Il s’agit de la capacité à comprendre comment les autres se sentent et le sentir soi même. L’empathie ne veut pas dire qu’on cautionne n’importe quel comportement, mais simplement qu’on peut voir les choses d’un point de vue d’une autre personne et le ressentir comme s’il s’agissait de nous.
5. Les compétences sociales
Il s’agit des compétences qui nous permettent de naviguer dans nos interactions sociales avec succès.
Dites-moi dans les commentaires si c’est ainsi que vous imaginiez l’intelligence émotionnelle. Comment se manifeste-elle pour vous ? et utilisez-vous des techniques ou stratégies pour la développer ?
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