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Les styles d'attachement : enfant/adulte


Le lien affectif qui se crée entre le nourrisson et la personne qui s'occupe de lui est le meilleur système qui permet de signaler, détecter et répondre aux besoins du bambin. Ce lien devient alors le moteur du développement social, émotionnel et cognitif sur lequel ce petit être se basera pour décrypter ses interactions et agir en conséquence.


L'expérience précoce du nourrisson stimule la croissance des voies neuronales qui détermineront en grande partie et de façon durable sa compréhension des événements de la vie ainsi que ses interactions avec son entourage.


L'expérience de l'attachement influe sur le développement de la personnalité, notamment sur la capacité d'établir des relations stables tout au long de la vie. Les neuroscientifiques pensent que l'attachement est un besoin tellement essentiel qu'il existe des réseaux de neurones dans le cerveau qui se consacrent à le mettre en mouvement. Une hormone en particulier "l'ocytocine" favorise ce processus.

Au niveau neuronal, le système d'attachement établit dans l'esprit du nourrisson une représentation mentale de la personne qui s'occupe de lui. Avec le temps il intériorise cette image sécurisante qu'il pourra invoquer par la suite comme une présence mentale réconfortante dans les moments difficiles. Petit à petit, l'enfant arrive à se séparer de la personne qui s'occupe de lui sans détresse et explorer le monde qui l'entoure avec confiance.


Il y a 4 styles d'attachement. Chacun de nous en développe un en particulier. Il est essentiellement fondé sur nos premières expériences avec notre figure d'attachement (la, ou les personnes qui ont pris soin de nous).


1. L’attachement sécure


Quand un enfant a ce style d’attachement, il est facilement apaisé et rassuré quand il est en détresse. S’il se sent en danger ou bien s’il se retrouve dans une situation inconnue il se tourne systématiquement vers ses figures d’attachement (parents, les grands parents...etc) et vérifie auprès d'eux si la situation présente un danger ou pas.


Ce type d’attachement se développe quand l’enfant sait que son parent est là pour le protéger et s'assurer qu'il ne court aucun danger. Il développe ainsi un profond sentiment de sécurité et intègre le fait qu'il pourra toujours compter sur sa figure d'attachement. L'enfant se sent ainsi libre d'explorer son environnement en toute sécurité. C'est le meilleur scénario qui aidera l'enfant à exploiter et développer toutes ses capacités.


A l’âge adulte, cet enfant sera plutôt à l’aise dans ses relations intimes et affectives. Il n’éprouvera pas de craintes irraisonnées vis-à-vis d’autrui et fera plutôt facilement confiance. L’engagement ne sera pas un problème pour cet adulte et l’absence de l’autre pour "X" raison sera vécue de manière plutôt sereine.


Il aura une bonne estime de lui-même et sera conscient de ses valeurs et saura aussi exprimer ses besoins sans difficultés.


2. L'attachement évitant


Ce style d'attachement se développe quand l’enfant apprend qu'il serait vain d'essayer de réclamer l'attention de sa figure d’attachement car celle-ci ne répondra pas à ses sollicitations et encore moins à ses besoins.


Ce sentiment se développe si, par exemple, la figure d’attachement est très souvent absente ou bien quand le parent rejette complétement les demandes de l’enfant.


On remarque ce type d’attachement chez les enfants quand il sont en détresse. Généralement, ils ne se tournent pas vers leur parent en cas de danger, mais surtout ils sollicitent aisément de parfaits étrangers sans être conscients du risque qu'ils en courent.


Les adultes au style d’attachement évitant connaissent généralement des difficultés avec tout ce qui est de l’ordre de l’intimité avec autrui. Ils s'engagent difficilement dans les relations intimes et s'ils le font, ils restent émotionnellement détachés. Cela est essentiellement dû au fait qu'ils ont du mal à faire confiance aux autres.


3. Attachement ambivalent ou anxieux


L'enfant qui présente ce type d'attachement est généralement un enfant "collant", qui réclame tout le temps sa figure d’attachement. Néanmoins, quand le parent répond à ses sollicitations, l'enfant a tendance à le rejeter. Plutôt paradoxal comme situation !


Il rejette sa mère ou son père et il se met encore plus en détresse. Sa figure d'attachement trouve alors beaucoup de difficulté à le calmer et le rassurer.


L’enfant développe ce type d’attachement quand le parent est lui-même ambivalent envers son enfant. Il est à certains moments extrêmement protecteur, jusqu'à l'étouffement et à d'autres moments, il rejette et ignore son enfant alors que ce dernier réclame son attention et son aide.


Les adultes concernés par un style d’attachement ambivalent peuvent exprimer un besoin exacerbé de soin et d’attention de la part de leur partenaire.


Pourquoi ? et bien, parce que ces personnes éprouvent une inquiétude disproportionnée vis-à-vis de leur relation dont elles sont souvent dépendantes. Elles ont constamment besoin d'être rassurées.


Leur principale inquiétude concerne le rejet ou l’abandon. Dès qu'elles perçoivent un éloignement (réel ou imaginé) de leur partenaire elles sont submergées par un flot d’émotions négatives qu’elles ne parviennent pas toujours à contrôler. Il peut s’en suivre alors des comportements inadaptés comme une tendance à l’agressivité ou à l’envahissement de l'autre.


4. L'attachement désorganisé


Les enfants concernés présentent un mixte de comportements d’attachement confus. Ils sont la conséquence d’une inconsistance dans la prise en charge de l’enfant. La figure d’attachement est parfois rassurante et aimante mais d’autres fois, elle a un comportement complétement opposé (blessante, agressive et effrayante).


Les adultes au style d’attachement désorganisé sont mal à l’aise dans l’intimité, mais paradoxalement elles ont un grand besoin de contact. Généralement, elles se trouvent insatisfaites dans leur relation car le manque d’estime d’elles-mêmes ne pourra jamais être comblé par leur partenaire.


Elles adoptent plutôt un comportement ambivalent du genre “Je t’aime, moi non plus” ou “Fuis-moi je te suis, suis-moi je te fuis”.


Les études ont montré que plus le style d’attachement dans l’enfance est problématique plus il y a de répercussions sur la santé mentale et la qualité relationnelle à l'âge adulte.


Néanmoins, je tiens à préciser qu'avoir un certain style d’attachement plutôt qu'un autre n’est pas une fatalité. Il y a une multitude d’autres facteurs qui influencent le style de relation que vous avez.


N'hésitez pas à laisser vos commentaires en bas de cet article, je prends toujours beaucoup de plaisir à vous lire à vous répondre !


Amitiés,

Amel

 

Ressources:

Figure d'attachement et soins du lien mère-enfant de Deshayes, J; Meyer, V; Roskam, I, 2009.

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